…et un peu plus !
Quand je suis en panne d’inspiration, de deux choses l’une : ou je pars sur une trace que je qualifierais de ‘classico’ (expression empruntée à mon ami Philippe D. à qui je fais un clin d’œil en passant car je le compte parmi mes plus fidèles lecteurs) ou je pompe la trace de quelqu’un et l’adapte au besoin. Pour le coup, là c’est carrément les deux cas car la trace du jour vient en grande partie de mon ami Simon et elle passe par les chemins du… je vous le donne en mille… : gagné, les chemins du SICOVAL dont je suis devenu un inconditionnel.
Sauf que l’ami Simon, il n’habite pas exactement au même endroit que moi donc forcément, sa trace il a fallu que je la revisite un peu pour rejoindre Auzielle. Ces derniers temps, je suis devenu incollable car ce segment, je l’ai fait et refait par toutes les variantes possibles et imaginables, ces derniers temps. Avec Marie en VAE et en VTT, avec Alain (un autre fidèle lecteur également) à pieds pas plus tard que vendredi dernier, et souvent seul, aussi.
Réveil à 5h30 après une courte mais assez bonne nuit de sommeil, malgré la canicule. Par contre, il faudra qu’on m’explique comment j’arrive à perdre plus de trois heures entre le moment où j’ouvre les yeux et le moment où je pars. On est d’accord, j’ai besoin de prendre le temps de déjeuner et je profite de l’absence pour déguster mes tartines d’une fameuse pâte à tartiner au chocolat et noisettes car quand elle est là, c’est verboten ! OK, il m’a fallu cinq ou dix minutes pour charger la trace originale de Simon sur OpenRunner et modifier les lieux de départ et d’arrivée, ainsi que la traversée de certains endroits que je n’aime pas. Mais pour le reste ?
J’aurais tout de même réussi à prendre les chemins à la fraîche mais je savais déjà que ça ne durerait pas toute la journée et malgré une légère couverture nuageuse, ça promettait d’être chaud en fin de matinée. La météo se trompe souvent car le temps est vraiment instable cette année mais on annonçait tout de même 38 à 39° entre hier et aujourd’hui, les deux journées les plus chaudes de ce mois de juillet.
Bref, un grand classique donc mais cela n’empêche pas d’improviser un peu. Si le début de la boucle passe par les habituels Lac de St-Caprais et bords de l’Hers, j’ai décidé de court-circuiter les berges de la Saune en les quittant à la première passerelle pour prendre la direction du Chemin de Monfalcou au-dessus de Cayras. L’innovation, c’est aussi prendre le risque de se planter et de faire un petit tour pour rien dans les champs. Premier poussé car la pente est plus que rude et le sol n’offre pratiquement pas d’adhérence. Fort de cette expérience au bout de laquelle j’ai retrouvé le bon chemin, celui de Plastron à l’Abiges, je m’engage cette fois sur un autre chemin totalement inédit, le Chemin de Lamartine. Cette fois, pas de mauvaise surprise mais après une belle descente, il faut généralement remonter et ça commence déjà à piquer. Après avoir passé Cayras, je retrouve rapidement le Skatepark de St-Orens de Gameville et son magnifique chemin blanc jusqu’à Auzielle. Je suis en terrain connu et j’adore ce passage, découvert récemment à l’occasion de la reconnaissance du Grand Tour de Toulouse d’Ô Gravel (parcours de 56K) : dommage qu’il soit si court. J’ai à peine le temps de m’excuser auprès de cette randonneuse surprise les fesses à l’air pour satisfaire un besoin naturel au détour d’un buisson : j’ai la même à la maison.
Je retrouve rapidement la cyclable d’Auzielle et les sentiers du SICOVAL pour rejoindre Odars. C’est la première fois que j’y monte dans ce sens par le Chemin de la Manaude et je dois bien avouer que j’ai un peu sous estimé la pente : il y a deux passages de 400 mètres chacun à plus de 8% mais plus que l’inclinaison, c’est l’étroitesse de ce serpentin avec des endroits assez techniques. Je ne suis pas mécontent d’avoir pû les franchir sans mettre pied à terre et de retrouver un peu d’asphalte sur le Chemin de St-Papoul et celui de Bergue jusqu’à Fourquevaux.
A partir de là, je découvre un univers inconnu. C’est plutôt assez facile et plaisant jusqu’à Montgiscard en passant par les abords de Montlaur et se Maravals mais à après un court passage le long du canal, ça se complique progressivement. D’abord parce que la petite couche nuageuse a cédé sa place à un éclatant soleil, ensuite parce qu’on approche de 11h00 et aussi parce qu’à partir de Montbrun-Lauragais, ça grimpe vraiment très fort avec une pente à plus de 11% sur un chemin très dégradé. Nouveau poussage et ce ne sera pas le dernier. Je prends une barre de céréales en espérant qu’elle va me donner quelques forces car la chaleur suffocante m’a coupé les jambes en quelques kilomètres. Ce n’est pas bon signe car j’ai à peine dépassé la mi-parcours. Le chemin de Montans est un véritable calvaire, bien qu’il soit absolument magnifique avec la récompense au bout de l’effort sous la forme d’un splendide moulin à proximité d’Espanès. Je bois énormément pour ne pas me déshydrater car forcément, je transpire tout autant. Je crains de manquer d’eau sur la suite car avec un Camelback, difficile de savoir où on en est et le bidon de secours ne suffira peut-être pas. Lorsque je passe à Souleilla de Simonet, je vois une église et qui dit église, dit souvent cimetière, donc point d’eau. J’en profite pour m’asperger autant que je peux à l’aide d’un petit jerrican en plastique trouvé sur place. Pour rejoindre Castanet-Tolosan, il faut encore passer une dernière difficulté : Rebigue par le Chemin Le Long. Impossible de rattraper le joggeur que j’ai en ligne de mire devant moi : dans les passages difficiles à travers bois, il va plus vite que moi et je suis une nouvelle fois obligé de pousser sur quelques dizaines de mètres dans cette dernière bosse. Je crois en avoir fini avec cette longue et rafraichissante descente et après avoir traversé Castanet-Tolosan, ce dont je me serai bien passé. Prendre directement par le canal aurait été trop facile, au lieu de cela, je traverse un interminable et chaotique chemin, totalement à découvert sous un soleil de plomb. Cerise sur le gâteau, je dois encore passer par un étroit bosquet plein de ronces et de plantes urticantes pour atteindre le Parc de Mange-Pommes. C’en est de trop, cette fois j’abandonne la trace et je suis le Canal du Midi jusqu’à Ramonville St-Agne et une fois arrivé à Balma, un petit arrêt pour acheter deux bouteilles de coca et un éclair à la vanille car j’avais besoin de sucre, puis direction le Lac de St-Caprais par les pistes cyclables et le Chemin de Gavarnie. Fin du calvaire : on ne m’y reprendra plus… jusqu’à la prochaine fois.
L’eau de la piscine était à 30°, je n’ai même pas pris la peine de troquer ma tenue de cycliste contre le maillot de bain règlementaire. J’ai juste enlevé casque, gants, lunettes, chaussures et chaussettes et je me suis laissé tomber dedans. D’habitude, j’ai du mal à y entrer : là, j’ai plutôt eu du mal à en sortir. Une heure plus tard, le ciel se couvrait soudainement et quelques gouttes de pluies sont tombées ! Pas assez pour rafraîchir l’atmosphère mais la météo annonce de violents orages avec risque de grêle pour cette nuit.
6 commentaires
Malinovsky Alain
Toujours aussi précis dans les commentaires il n’est plus utile de faire les sorties en VTT on a l’impression de les faire qd on lit les commentaires 🚴🚴🚴🚴🤣🤣🤣🤣
Locci
Toujours motivé pour te faire mal .bravo. déjà sur la route c’est dure avec cette chaleur. Et puis tes commentaires sont d’une précision géographique impressionnante. Moi je ne sais jamais où je passe.🤣
Jack
Souffrir, c’est la certitude d’être encore en vie. Sur celle-ci, j’avoue que j’ai eu une preuve indiscutable, je vais me calmer.
Pour la précision, j’ai toujours ma trace sur un fond de carte topo IGN 1/25000 sous les yeux quand je rédige mon reportage, car j’aime bien savoir où je suis passé. Ça aide à retenir les endroits que j’ai bien aimé et à éviter ceux qui ne m’ont pas plu. A l’époque où les GPS et les cartes digitales n’existaient pas, on traçait ça de mémoire sur une carte papier. J’en connais un qui fait toujours ça et qui est président d’une certaine association que j’aime bien. 🤔😂
JuJu
Belle balade Mon Jacques 😘
Jack
Merci mon Juju.
Passes à la maison un de ces soirs, tu es toujours le bienvenu et il faut que tu me racontes tes derniers exploits.
Jack
Haha, pas trop mal aux cuisses ce matin ? On maintient quand même la sortie de jeudi matin, j’ai déjà hâte de lire ton reportage avec une bonne petite bière au bord de la piscine.
La bise, mon poto à moi que j’ai. 😂