Elle aura été plutôt laborieuse, cette reprise, c’est le moins qu’on puisse dire !… Après près de quatre mois d’absence, je ne pouvais pas véritablement prétendre à autre chose. Depuis mon accident du 25 septembre 2024, à part deux ou trois randonnées avec Alain ou Marie et deux courtes sorties en VAE pour vérifier que ma main droite pouvait tenir un cintre et encaisser quelques petites secousses, je n’ai pratiquement fait aucune activité physique. De plus, la veille, j’ai fait dix heures de route en voiture car je suis redescendu de Colmar, ce qui n’a rien arrangé.
Comme convenu, Thierry a fait un crochet par Saint-Jean vers 08:15 pour me récupérer et nous nous sommes rendus ensemble au lieu de départ. Mon nouveau vélo de gravel n’est pas encore prêt à rouler car j’ai fait monter des sub-levers (leviers de freins additionnels) qui monopolisent la seule partie ronde de mon cintre aéro. Impossible de monter le moindre accessoire comme des prolongateurs, un GPS, un éclairage. Par ailleurs, j’ai commandé un kit de protection sur mesure pour le cadre et la fourche mais celui-ci n’est toujours pas livré et pour finir, je suis en pneu slick de 32 mm, la monte que j’ai prévue pour mon périple en Alsace et je dois monter l’une des deux autres paires de roues avec des pneus de gravel en 40 mm. Pour cette sortie, bien qu’elle soit annoncée comme essentiellement urbaine, j’ai donc utilisé mon bon vieux VTT car je ne pouvais pas croire Thierry quand il m’a dit que ça pourrait passer avec des pneus pour la route. J’ai été bien inspiré car comme toujours, quelques passages off-road ressemblaient davantage à un parcours de cyclo-cross en Belgique qu’à un chemin blanc.
Pas moins de 16 participants (je nous compte dedans) ont donc répondu présent pour la première Special Ride de l’année et se sont tous retrouvés sur le parking de l’avenue Jean Chaubet, à l’ouest de Balma. Nous avons d’abord emprunté la piste cyclable de la Vallée de l’Hers pour rejoindre Balma-Gramont puis le Lac de St-Caprais. Je suis ici chez moi mais après un court passage sur la route d’Albi, nous nous écartons de l’itinéraire que j’emprunte habituellement quand je me rends au siège de l’AVH à Toulouse pour rejoindre la Canal Latéral par La Glacière.
Nous n’y resterons pas très longtemps car nous traverserons ensuite le quartier de La Vache pour passer à proximité des Trois Cocus, le quartier de Borderouge, celui de Bonnefoy. Nous y reviendrons après avoir effectué une petite boucle passant par la gare de Toulouse-Matabiau et le quartier historique Jeanne d’Arc pour chercher Croix-Daurade et longer l’Hers jusqu’à Balma-Gramont. Je suis d’ailleurs étonné que ce segment soit praticable en cette période de l’année.
Jusque là, je me sentais relativement bien car nous avons majoritairement emprunté des pistes cyclables et des portions bitumées plutôt roulantes. Les berges de l’Hers sont beaucoup plus chaotiques et j’ai ressenti chaque mouvement de terrain. Mon poignet est devenu de plus en plus douloureux et je n’étais pas mécontent d’en sortir pour rejoindre les Argoulets car piloter d’une main en posant simplement l’autre à plat sur le cintre n’est pas chose facile et j’y ai laissé beaucoup d’énergie.
De retour à la case départ, Thierry qui se basait sur le kilométrage parcouru jusqu’ici en oubliant qu’il est parti de Garidech, se rend finalement compte qu’il en manquait un bout. Et nous voilà repartis dans l’autre sens pour effectuer la partie manquante de la trace prévue. Marcel se sent un peu court et décide de ne pas nous suivre. J’hésite à rester avec lui car je commence à ressentir le manque d’entrainement mais finalement je suis les autres mais pas pour très longtemps. Je suis à la peine dans la montée du quartier de La Juncasse en direction de Jolimont, tant et si bien que je renonce à poursuivre en arrivant au sommet car j’ai le sentiment que je vais ralentir mes compagnons. Au plus fort, la pente ne dépassait pourtant pas 6% mais cela a suffi à me faire comprendre l’ampleur du travail qu’il me reste désormais à faire pour que je retrouve une condition physique acceptable.
De retour au parking, je ne retrouve pas Marcel que je joins cependant au téléphone et il m’apprend qu’il a finalement décidé de rentrer à Fonsorbes d’où il est venu à vélo. Je m’apprête à en faire autant quand Gabriel me rejoint à son tour. Lorsqu’il me montre l’objet qui a provoqué son arrêt prématuré, je ne peux m’empêcher de plaisanter : la consigne était de traverser dans les clous, pas de rouler sur un clou. Voilà en tous cas qui justifie que quelqu’un qui roule en tubeless doit toujours emporter au moins une chambre à air (*) et bien entendu, de quoi la gonfler. Le clou sur lequel il a malheureusement roulé a non seulement percé le pneu mais également le fond de jante. La pose d’une mèche pour colmater la fuite devenait de fait parfaitement inutile, l’étanchéité n’étant plus assurée.
En attendant que les 13 autres participants finissent leur boucle et nous rejoignent, j’ai apprécié de discuter avec Gabriel que j’ai brièvement croisé le 9 janvier, lors de l’assemblée générale d’Ô Gravel. Il fait partie des nombreux nouveaux membres qui ont récemment rejoint l’association. Craignant de prendre froid, j’avais l’intention d’en rester là pour cette fois, mais je me suis finalement laissé convaincre par Thierry de participer également à la sortie de l’après-midi, beaucoup plus courte et aussi plus facile. Nous sommes donc allés chercher de quoi manger à la boulangerie du coin, ce qui m’a également permis de me réchauffer un peu. Les décisions tiennent parfois à peu de choses.
(*) Il s’avèrera par la suite qu’une chambre n’aurait pas suffi car Gabriel va crever une deuxième fois lors de la Family Ride de l’après-midi. Heureusement pour lui, il en avait prudemment emporté une deuxième et je lui ai laissé de quoi réparer car ne dit-on pas Jamais deux sans trois ?