Lorsque je dirigeais une équipe d’une soixantaine de collaborateurs dont les deux tiers étaient indiens, Pradeep, l’un d’entre eux avec qui j’avais développé une profonde amitié, m’a dit un jour : If you’re happy, I’m happy (si tu es content, je suis content). Ces mots, je les ai repris à mon compte dans bien des situations car rendre les gens heureux (…du moins ceux qui, à mes yeux le méritent) me rend également heureux.
En 2019, forcé à renoncer définitivement à la course à pied en raison d’articulations défaillantes, je suis revenu à mes premières amours, le vélo. Les premiers mois, faute de bien connaître la région et d’avoir des amis cyclistes, j’ai inlassablement parcouru en solo les deux mêmes circuits jusqu’à m’en dégoûter. Jusqu’au jour où j’ai rencontré sur Strava un dénommé Thierry, (co-)fondateur et actuel président d’Ô Gravel, l’association dont je suis rapidement devenu un membre plutôt actif. Même si, de temps à autres, j’aime toujours m’évader seul sur les routes et les chemins, c’est devenu de plus en plus rare car j’ai rencontré de très nombreux amis au sein de l’association et je roule assez souvent avec plusieurs d’entre eux, y compris en marge des sorties proposées par Ô Gravel.
A l’origine, je ne connaissais que le vélo de route, puis je me suis converti au VTT mais j’ai récemment découvert la discipline qui a véritablement pris son essor durant la pandémie du (ou de la) COVID-19. Depuis que j’ai racheté l’ancien vélo de Thierry, je n’utilise d’ailleurs pratiquement plus mon VTT et mon VAE et j’ai vendu mon vélo de route à Julien qui en fait d’ailleurs un bien meilleur usage que moi.
Thierry qui n’habite pas très loin de moi et avec qui je roule assez régulièrement m’a fait connaître d’innombrables endroits dont je ne soupçonnais même pas l’existence. De fil en aiguille, cette proximité a fait qu’il m’a rapidement associé à d’autres activités et c’est ainsi qu’il m’a tout d’abord permis d’accompagner et d’encadrer les élèves de l’école de Cépet, puis ceux de l’école de Lapeyrouse-Fossat dont il a été (pour la première) et est actuellement (pour la deuxième) le directeur. Au mois de mars 2023, j’ai donc passé l’agrément de l’Education Nationale qui m’y autorise car à Cépet, je n’avais officiellement que le droit de faire le reportage photo.
Si je ne me trompe pas, je dois d’ailleurs être le seul accompagnateur n’ayant aucun lien avec l’une ou l’autre de ces deux écoles.
Dans l’élan, Thierry m’a également permis de vivre une formidable expérience humaine auprès de certain(e)s pensionnaires de la Fondation Marie-Louise de Gratentour, une association qui s’occupe de personnes en situation de handicap.
C’est une expérience unique à plus d’un titre car je n’avais jamais piloté de tandem jusque là, à fortiori sur des chemins plutôt engagés et avec des passagers quelque peu particuliers (sans aucune connotation péjorative). Pascal et Geoffrey que j’ai eu le plaisir et l’honneur d’avoir comme co-pilotes lors de ces quelques sorties, n’ont pas un handicap très lourd au contraire de Vincent qui est autiste. Je peux avoir une véritable discussion avec chacun et a chaque fois, j’ai le sentiment d’en ressortir grandi, d’en avoir appris sur moi-même et toujours très fier d’avoir pu éclairer leur quotidien en pédalant en leur compagnie.
Après cette (longue) introduction, j’en viens enfin à la raison de ce nouvel article…
Il n’est pas rare que les personnes avec lesquels Marie et moi partageons un diner et qui savent que je suis un passionné de vélo abordent le sujet. Ainsi, lorsque mon amie Christine a appris cela, elle m’a aussitôt suggéré de prendre contact avec un certain Benoît que mon profil pouvait accessoirement intéresser. C’est ce que j’ai fait dès qu’elle m’a communiqué ses coordonnées et effectivement, quelques jours plus tard, (aujourd’hui donc) j’ai participé à ma première sortie au sein de l’AVH (Association Valentin Haüy) de Toulouse dans le cadre d’un test in-situ pour, à terme, piloter un tandem avec un copilote déficient visuel.
Une petite balade le long du Canal du Midi a permis à Richard (à ma gauche sur la première photo) de valider ma candidature, pour mon plus grand plaisir car l’ambiance est plus que sympathique et j’ai rencontré de très belles personnes avec qui j’ai envie de partager ma passion pour le cyclisme.
Par ailleurs, ce même Benoît m’a également mis en contact avec Alexandre de la MDV (Maison du Vélo), visiblement très intéressé, lui aussi, par mon agrément. Nous avons déjà longuement échangé au téléphone et nous nous rencontrerons dès ce samedi 9 mars puisqu’il m’a invité à participer à deux cours collectifs de la Vélo École.
Il est donc plus que probable que je sois relativement occupé ces prochains temps et bien entendu, je compte bien poursuivre l’aventure avec Ô Gravel, l’école de Lapeyrouse-Fossat et la Fondation Marie-Louise de Gratentour.
4 commentaires
Alain
A fond les manettes dans ces projets humains bravos
Jack
Ah oui, j’ai oublié de mentionner que je m’occupais également de toi … à moins que ce ne soit l’inverse 😝 Merci Alain et à jeudi pour notre prochaine rando pédestre, si la météo reste favorable.
Jean-Marc
Par ce récit, tu partages ton bonheur.
Quel plaisir de lire ces quelques lignes, le vélo permet de réaliser ces belles rencontres.
Bravo pour ton énergie, ta passion de diffuseur de bonheur.
Jack
Oui Jean-Marc, le vélo ouvre des horizons insoupçonnés. Merci pour ce retour très sympa et comme disent nos amis anglo-saxons, you made my day. On se revoit bientôt, je pense.