Comme disait fort justement Thierry : « à deux, c’est encore mieux » et « trois tandems VTT, ça a quand même de la gueule ». Trois fois deux font donc six, soit trois pilotes (Thierry, Bruno et moi-même) et trois personnes en situation de handicap en binôme avec leur pilote (dans le même ordre, Cédric, Jennifer et Pascal, ce dernier ayant déjà roulé avec moi lors de l’épisode 1). Aujourd’hui, nous étions même sept puisque Bastien, le fils de Thierry nous accompagnait en VTT.
Pour ma part, je me suis rendu à la Fondation Marie-Louise en vélo de gravel en passant par Lapeyrouse-Fossat puis le D45 et la D20 jusqu’à Gratentour puisqu’une partie de la D45 est fermée à la circulation en raison de travaux.
Le circuit avec les pensionnaires de la fondation est, comme d’habitude, laissé à l’initiative de Thierry qui nous a emmenés cette fois-ci sur une boucle d’une petite vingtaine de kilomètres du côté de Pechbonnieu et de Labastide-Saint-Sernin. Et toujours comme d’habitude, il était plutôt vallonné avec des petites côtes bien comme il faut qui piquent encore plus quand on ne pédale pas à la même cadence devant et derrière. A grand renfort d’encouragements, Pascal y a mis tout son cœur et j’ai peu à peu gagné sa confiance, pour mon plus grand bonheur.
Je me rends néanmoins bien compte que piloter un tandem sur des sentiers pas tout à fait secs avec une personne du gabarit de mon passager n’est pas une mince affaire et cela ne fait que conforter les sensations du premier épisode. Les équipages de Bruno / Jennifer et Thierry / Cédric, plus expérimentés, ont eu beaucoup moins de mal que nous à se hisser au sommet mais on n’a rien lâché et on n’a jamais posé pied à terre. De toutes façons, on s’en moque : qui donc a fini avec le maillot jaune sur les épaules ? C’est Bibiiiiii ! 🤣
J’ai une immense admiration pour les personnes en situation de handicap et je m’efforce de les considérer comme les autres. Je les écoute juste plus attentivement car tous n’ont pas la même sensibilité, le même rapport aux choses, s’expriment parfois avec davantage de difficulté. Pascal se livre assez facilement et m’a parlé de sa famille à Vacquiers, chez qui il va bientôt passer une semaine de vacances, de sa grande sœur et de son jeune frère. Il me pose des questions aussi, bref c’est un vrai partage au sens propre du terme et comme ils disent Outre-Manche : « He made my day ! » que je traduirais volontiers par « Il a été le rayon de soleil de ma journée ». D’autres pensionnaires comme par exemple Camille qui n’a pas roulé avec nous cette fois-ci, me reconnaissent, se souviennent de mon prénom, viennent spontanément me serrer la main et même me faire la bise : j’y vois le signe qu’ils m’ont déjà accepté dans leur univers et c’est tant mieux car ils vont me revoir.
Une bien belle après-midi donc, à pédaler en cadence par une chaleur étouffante et un air chargé d’humidité. Hé, c’est normal, c’est aujourd’hui le premier jour de l’été. Un grand merci à mes six compagnons d’échappée et bien sûr, retour à Saint-Jean à vélo pour une distance totale d’une bonne soixantaine de kilomètres. Dommage que mon GPS a buggé et n’as pas enregistré les trois traces mais est-ce bien important ?