Après un petit faux départ pour avoir oublié mon téléphone portable, ce qui m’a obligé à revenir sur mes traces après 2 kms, j’ai donc pris la direction de Lapeyrouse-Fossat pour rejoindre Villeneuve-lès-Bouloc par la D45. J’emprunte assez souvent cette petite route départementale, habituellement pour me rendre jusqu’à Castelnau-d’Estrétefonds où j’accède au Canal de Garonne. Il y a très peu de circulation et c’est une excellente mise en jambes quand le vent souffle dans le bon sens.
Du vent, il n’y en avait que très peu ce matin et de plus, il était favorable. J’ai donc avalé les 20 premiers kilomètres assez rapidement et sans avoir à trop forcé. Les choses sérieuses ont réellement commencé au lieu-dit Mathieu avec un peu de D+ et un premier passage en gravel plutôt sympa, le chemin de la Groule entre Plaine Basse et Lartigue. Un peu d’herbe haute, de profondes ornières et le cœur qui grimpe dans les tours : rien de tel pour se réveiller ! C’est la première fois que je passe par là et je suis bien content de rejoindre la D14 en direction de Blanchardy car la route descend jusqu’à Vacquiers, puis La Magdelaine-sur-Tarn. Je traverse le Tarn un première fois et à partir de Bondigoux la route ne va cesser de monter. En pente assez douce tout d’abord jusqu’au pied de Montvalen puis avec passages plus raides allant jusqu’à 9%.
Je suis lourd, plus de première jeunesse et donc je passe assez mal tout ce qui est incliné à plus de 8% mais là, c’était encore dans mes cordes. L’affaire aurait été autrement plus corsée si j’avais pris la voie directe, la Côte Vieille dont les 500 m oscillent entre 11 et 16% : beaucoup trop pour moi, je laisse ça aux jeunes.
On reste un peu sur les hauteurs avant de plonger vers Grazac où je trouve un point d’eau pour refaire le plein de mon premier bidon. Une fois de plus, je constate que je n’ai pas bu assez car l’appoint est à peine d’un tiers et je n’ai pas touché à l’autre bidon alors que j’ai déjà effectué plus de la moitié du parcours. Pour le coup, le vent s’est aussi un peu levé et de plus, je commence à ressentir les douleurs habituelles dans les genoux (surtout le gauche) et dans le bas du dos. Je me suis demandé un temps si ça ne venait pas du vélo que Marie persiste à voir un poil trop petit pour moi, mais j’avais déjà ces problèmes avec mes autres vélos, de route et même le VAE. Je fais donc avec en espérant que ça ne s’aggrave pas et généralement ça passe au bout d’une demi-heure ou au moins, ça devient plus supportable.
Quand ça descend vite d’un côté, ça remonte généralement raide de l’autre côté et le petit mur au pied de Roquemaure. Après une nouvelle descente bien pentue, je traverse une nouvelle fois le Tarn à Bessières puis je remonte vers Borde Neuve et le parking Nord de la Forêt de Buzet que je traverse par l’allée centrale jusqu’au parking Sud. Une bonne section de gravel qui est tout sauf plate qui, après avoir bifurqué à droite me fait ressortir sous Paulhac.
Le plus dur reste à venir avec 2 véritables murs qui se succèdent avec des pics à 13 ou 14% entre Gémil et Montastruc-la-Conseillère : ça pique ! Pire, ça m’achève. La pente la plus raide est sur le bitume, heureusement mais au bas de la descente, il faut encore monter à Saint-Jean-Lherm et je le fais sur une jambe depuis une dizaine de kilomètres. Je décide de renoncer à monter jusqu’au château de Bonrepos-Riquet car aux 19° du matin, succèdent des températures beaucoup plus élevées, voisines des 30°. C’est beaucoup pour un 6 mai : ça promet pour cet été ! Décidément, on parle bientôt plus des effets de bord du réchauffement climatique que de la beauté des lieux traversés.
A ce stade, je ne me régale plus trop des paysages : je dégouline de sueur. D’habitude, j’aime plutôt ça mais là, je commence à frissonner : ça sent l’hypoglycémie et pour couronner le tout, je commence à avoir un début de migraine, donc je décide d’aller au plus court, en montant jusqu’à Castelmaurou par la terrible D888, un axe où il ne fait pas bon circuler. Ca passe plutôt bien et je suis content de retrouver Saint-Jean. Bon, il me manquera 7 kms par rapport aux 100 que je me suis fixé comme objectif et il manque aussi 150 m de D+ par rapport au tracé initialement prévu mais je vais faire avec, pour cette fois. Je pense déjà à après-demain car je roulerai du côté de Revel avec Hervé et Philippe, que je ne connais pas encore, au demeurant. 165 kms et encore plus de 1100m de D+ au programme et j’avais bien galéré lorsque j’avais fait cette même boucle, à quelques détails près, peu de temps après avoir reçu mon vélo de gravel, prêt à rouler.