On ne peut pas dire que la motivation était présente au réveil. Le soleil ayant fait sa réapparition depuis quelques jours, la température est suffocante et les nuits sont agitées, donc j’ai mis une éternité à m’endormir. Mais il faut croire que Marie avait envie de me voir partir et c’est tout juste si elle ne m’a pas poussé dehors. « Vas faire du vélo, c’est le temps idéal ! » disait-elle et ce n’était pas vraiment faux car le début de matinée était partiellement couvert avec une température plutôt agréable. Je me suis donc laissé convaincre, d’autant plus qu’il me fallait aussi tester la réparation de mon pédalier puisque la nouvelle vis de manivelle m’a été livrée la veille. Le montage ne m’a d’ailleurs pris que trente secondes chrono.
Je me suis donc pris par la main et j’ai rapidement transvasé mes sacoches de mon VTT à mon vélo de gravel en adaptant le contenu à une sortie sur route car je n’avais pas la moindre envie d’échanger ma paire de roues pour la route contre ma paire de roues équipées de pneus gravel. J’ai ensuite tracé à la hâte un parcours compatible avec mon état de forme actuel et mon prochain objectif, soit environ 140 km pour 1500 m de D+. Et en voiture, Simone !
Oui, mais…
Une fois de plus, tout ne s’est pas tout à fait passé comme prévu. Si, au début, car malgré un départ un peu laborieux, une fois les muscles chauds, j’ai très vite retrouvé de bonnes sensations et fort de ce constat, j’ai appuyé un peu plus fort pour m’imposer une cadence respectable. J’ai passé les premières petites bosses jusqu’à Lapeyrouse-Fossat sans la moindre difficulté. Au bas de la descente, peu après avoir traversé la D20, j’ai ressenti un léger flottement dans la manivelle gauche. Pas bon, ça ! Pas bon du tout ! J’avais pourtant serré au couple préconisé. Je me suis donc immédiatement arrêté pour resserrer la fameuse vis de manivelle : sans clé dynamométrique, évidemment puisque je ne peux pas non plus transporter tout mon garage dans mes sacoches, mais suffisament fort pour être tranquille et sans forcer outre mesure (sans doute à la base du problème initial).
Bref, me voilà reparti et relativement confiant. Il n’y a pas beaucoup de vent, si bien que je progresse à bonne allure sur la D45 et j’en sors juste avant la route de Fronton que je traverserai un peu plus loin. Pour éviter la circulation, j’ai décidé d’emprunter une petite route de campagne en direction de Bouloc que je n’avais jamais emprunté jusque là et l’expérience à été concluante, même si la pente me parait légèrement plus sévère que les pourcentages indiqués sur la carte de mon application. Les coteaux sont plutôt sympas et j’ai ainsi pu faire une dizaine de kilomètres sans pratiquement être dérangé par la circulation. Je suis bien tombé sur une route barrée en raison de travaux mais j’ai facilement pu me faufiler entre les barrières pour gagner la route qui mène à Grisolles. Une descente rapide, un peu de plat et me voilà déjà à l’entrée de Canals d’où je compte rejoindre Fabas mais je sens que la manivelle est encore en train de se barrer. Trop c’est trop, je n’ai plus du tout confiance.
Il ne m’en fallait pas plus pour que je renonce à continuer et que je fasse demi-tour après avoir resserré une seconde fois. Il me faudrait du frein filet pour empêcher cette satanée vis de m’embêter plus longtemps mais malheureusement, je n’en ai pas. Il y aurait bien la solution de s’arrêter à un magasin de bricolage pour en acheter mais entre temps, les petits nuages ont cédé leur place à un grand soleil et je commence à cuire de l’extérieur (à bouillir de l’intérieur, aussi). Je vais donc au plus court, quitte à m’engager sur une nationale et à respirer les gazs d’échappement des voitures entre Pompignan et Castelnau d’Estrétefonds. Heureusement j’en sors assez rapidement mais c’est pour m’attaquer à une pente de 9% qui me ramène à Bouloc en passant par les Hébrails. C’est toujours mieux que St-Jory car je déteste cette ville en cul-de-sac où je me perds à chaque fois.
A partir de là, je suis de retour sur l’itinéraire de l’aller que j’emprunte presque à l’identique puisque je décide de passer par Cépet et Labastide-Saint-Sernin pour rejoindre Lapeyrouse-Fossat par la D20. Acette heure-ci, ça passe.
Cerise sur le gâteau, je m’aperçois en arrivant à la maison que j’ai pris un immense coup de soleil sur le font, les bras et les cuisses. Je comprends mieux pourquoi je me suis soudainement mis à vider un bidon et demi en quelques kilomètres, moi qui suis plutôt en mode chameau, d’habitude. Décidément, quand ça ne veut pas !…