Initialement, cette sortie devait faire une centaine de kilomètres et devait se dérouler deux jours plus tôt mais après quelques jours de canicule, samedi il a quasiment plu toute la journée comme annoncé par les prévisionnistes et nous avons finalement décidé de reporter. Or l’emploi du temps de chacun de mes invités, à savoir Julien, Alphonse et Serge, n’offrait pas beaucoup d’alternatives et nous avons dû nous mettre d’accord sur un jour de semaine. Pour Sergio et moi qui sommes à la retraite, ce n’est pas un problème mais pour Julien et Alphonse qui bossent le lendemain, c’est une toute autre histoire, surtout lorsqu’il est prévu un repas après la sortie.
Serge est arrivé une heure avant l’heure, Alphonse à 19h00 tapantes c’est à dire pile à l’heure et pour faire une bonne moyenne, Julien s’est pointé près d’une heure plus tard, retenu à Castres où il avait un chantier. Dans ces conditions, même les 75 km de la trace révisée étaient largement de trop, sauf à rentrer après minuit. Nous avons donc improvisé quelque peu en nous disant qu’on aviserait en cours de route en fonction de l’heure et du lieu. J’ai plus ou moins respecté le début du parcours prévu en passant par le Parc de Malpas, le Golf St-Gabriel, le Chemin de la Rivière Longue et le Chemin des Landes jusqu’à Mondouzil. De là, nous avons traversé la Forêt de Mons et fait le tour du Lac de Trinchant, l’une de mes pépites préférées que j’avais déjà fait découvrir à Julien et à Alphonse, il y a quelques temps mais que Serge ne connaissait pas.
Au crépuscule, ce dernier passage plutôt technique et sinueux est une merveille et même si quelques endroits étaient un peu boueux, c’est un pur bonheur. Avant de remonter sur la crête par le Chemin du Moulin, Julien qui avait pris un peu d’avance avec moi à la sortie de la forêt, nous a entraînés sur le Chemin de la Planète. Il a l’oeil et il a repéré l’endroit idéal pour prendre quelques clichés afin d’immortaliser la sortie.
La descente vers le Chemin de la Mouyssaguèse est bien raide, donc plutôt rapide. Je suis passé à toute allure, bien concentré pour éviter les nombreux pièges du chemin et je n’ai même pas remarqué qu’une cavalière et sa monture arrivaient à la perpendiculaire le long de la Seillonne. En visionnant le film tourné par Alphonse dans la descente, je réalise que Serge et lui ont bien failli les percuter.
J’avais dans l’idée de grimper ainsi jusqu’au Lac de Flourens mais la lumière commencait véritablement à baisser et même si nous étions tous quatre équipés pour rouler de nuit, j’ai estimé que ce ne serait pas très prudent de faire le tour du lac à cette heure-ci. Nous avons donc pris par un chemin parallèle à la Seillonne à travers champs et je ne me rappelle pas de l’avoir déjà emprunté par le passé. Visiblement, les herbes hautes venaient d’être coupées par les agriculteurs et ce n’était pas très roulant, voire même piégeux par endroits car les ornières étaient partiellement masquées. Mais encore une fois, quel régal que de sentir ces odeurs champêtres !
Après la traversée de la zone d’activités de Matis, nous avons rejoint la route de Castres pour grimper jusqu’à Drémil-Lafage car je comptais ainsi rejoindre le Lac de Ste-Foy d’Aigrefeuille et rentrer par les berges de la Saune et de l’Hers. Nous nous sommes arrêtés au cimetière pour faire l’appoint d’eau et c’est là que nous avons collégialement pris la décision de renoncer à prolonger la sortie. Nous avons donc tiré au plus court par la route car à cette heure, il n’y a pratiquement plus de circulation. Il faut tout de même grimper jusqu’au Château d’Aufrery et Serge qui, quelques instants auparavant se plaignait d’avoir des maux d’estomac, s’est véritablement envolé dans la montée. En tous cas, il a de la caisse, le bougre et je n’ai pas réussi à prendre sa roue au plus fort de la pente.
En passant par le Lac de St-Caprais, j’ai voulu remettre mes lunettes pour éviter de prendre des moucherons dans les yeux quand Alphonse m’a prévenu qu’il lui semblait que j’avais perdu quelque chose. Effectivement, l’insert qui maintient mes verres progressifs s’était détaché de la monture lorsque j’ai sorti mes lunettes de ma poche arrière. Nous l’avons cherché un bon moment à la lueur de nos éclairages, en vain. J’ai donc fait une croix dessus en me disant que nous ne les retrouverions pas cette nuit et je pensais avoir peut-être plus de chance au petit matin, le lendemain. Nous sommes donc rentrés et comme prévu, nous avons encore passé un bon moment ensemble en partageant un repas avant de nous séparer. Merci pour cela, mes amis.
Pour la petite histoire, j’ai effectivement retrouvé mes verres le lendemain matin au terme d’une bonne heure de recherche (et bien plus encore pour aller au lac à pieds et en revenir). Bien cachées dans l’herbe, aucun promeneur ni aucun joggeur ne les avaient remarquées et la veille, nous nous étions remontés bien trop loin de l’endroit où nous nous étions arrêtés pour commencer les recherches.